Blocage des loyers: actions et réactions
Ces déclarations ont suscité de vives réactions auprès de l'UMP , et notamment de François Fillon, qui a déclaré: "Encadrer les loyers, ça veut dire qu'il n'y a plus aucun investissement immobilier".
Il a poursuivi en affirmant que "Dans un pays où il y a une crise du logement, ce qu'il faut, c'est construire des logements. Qui va construire des logements si les loyers sont encadrés ? Il y a des gens qui vont construire des logements pour le plaisir de le faire ?"
Pour finalement déclarer: "La vie, c'est l'offre et la demande. Si vous n'avez pas de logements, les loyers sont élevés ; s'il y a des logements, les loyers le sont moins. Quand la gauche était au pouvoir entre 1997 et 2002, on construisait deux fois moins de logements qu'aujourd'hui"
Mon point de vue
A titre personnel, je suis propriétaire d'un logement que je loue dans le 12eme a Paris. Je pense le louer au bon prix, 22 m2, 760 euros + charges. J'ai acheté ce logement en 2006, alors que les prix avaient déjà bien augmenté. Je l'ai payé au prix du marché, mais j'ai du entreprendre pour 26000 euros de travaux.
Pourtant, je ne me place pas dans ce débat comme un propriétaire. Certes, il ne me déplairait pas de percevoir plus de revenus locatifs, mais j'estime avoir ma part du gâteau, et mon locataire n'est pas à plaindre non plus.
Par contre, je me place comme un futur investisseur sur le marché immobilier. Je vais devoir bientôt d'acheter ma résidence principale, et je souhaite le faire au meilleur prix. Pas question de revendre mon bien, ce serai un suicide fiscal.
Or si les prix ont tellement augmenté, c'est bien parce que beaucoup d'intervenants plus âgés ont fait le choix de l'investissement locatif. En région parisienne, ils saturent le marché et tirent les prix vers la hausse.
Bloquer les loyers, taxer la revente, c'est s'assurer que ce type d'investisseurs quittent le marché. En bloquant les loyers, on met un terme à la hausse de l'immobilier dans les centres villes.
L'impact sur les locataires
D'abord, contrairement aux propos de Monsieur Fillon, les gens ne construisent pas de loyers "pour le plaisir de la faire", pas plus qu'ils ne le font par souci de leur prochain, ils le font pour l'argent.
Et il y a encore beaucoup d'argent à se faire. Car, si les prix de l'immobilier ont monté, ceux de la construction sont restés bien sages (source CGEDD). Dans tous les programmes immobiliers actuellement, c'est le coût du terrain qui impacte les prix et pas la construction. Les promoteurs immobiliers pourront toujours construire quand les prix des terrains auront baissé.
Et quand les prix auront baissés, certains locataires pourront à nouveau devenir propriétaires. Il est anormal que les primo-accedants le restent aussi longtemps.
Pour faire simple, le contrôle des loyers, va faire baisser la demande, pas l'offre. Une fois libéré des investisseurs, le marché peut s'ouvrir primo-accédants.
Quant aux personnes qui sont trop pauvres pour accéder à la propriété, et il y en a qui sont d'honnêtes gens, rappelons que c'est l'état qui est censé mener une politique de logements sociaux.
La perspective pour le futur
Les mesures fiscales vont avoir pour effet de faire baisser les prix de l'immobilier, ce qui permettra de lever de nouvelles opportunités pour les gens cherchant de bonnes affaires. Il est temps de clore le chapitre de la bulle immobilière.